Surgissant de la nuit

Bravant les intempéries

A l’ombre de mon écorce

Je suis ce petit précoce...

Qui sans peur du froid

Prisonnier et à l’étroit

A fendu fier l’armure

De son corset trop dur

Je suis le vaillant annonciateur

De la fin du ciel les tourments

Et du retour du gai printemps

Ramenant aux cœurs chaleur

 

Avec Mars preux chevalier

Mois premier du calendrier

A installer malgré giboulées

Le soleil pour terre réchauffer

Mois du renouveau qui susurre

Quand l’eau du torrent murmure

Je suis celui qui vient annoncer

Le retour des longues journées

Après tristesse d’un froid hiver

Et son cortège de misères

Je suis sur l’arbre le bourgeon

Annonçant retour de belle saison.

 

 


La barque ... ou le cycle des saisons ...

La barque gisait abandonnée depuis long hiver

Au milieu des fleurs formant tapis luxurieux

Elle avait affronté gros temps solitude misère

Avec pour compagnie quelques corbeaux piteux

Un doux soleil était revenu sa coque réchauffer

Des coquelicots amis avaient près d'elle poussé

Qui corolle agitant doucement lui juraient amitié

Un groupe d'hirondelles tournoyaient alentour

Lui contant joyeuses méditerranéenne épopée

Lui redonnant goût de croire à la vie et à l'amour

Ainsi il en va de même pour nous frères humains

Quand au bord du gouffre seul en grand chagrin

Après avoir échoué sur le sable du noir désespoir

Supporté jours de grisaille et pluies diluviennes

Sous ciel azuréen une main tendue redonne espoir

En nous bonheur de vivre et belle joie reviennent.


Petite feuille En plein deuil

Loin de son érable

Toute piquée jaunie

Toute flétrie aussi

Se sentait bien misérable

Bien démunie

S’en allant au paradis

Petite feuille autrefois verte

Allant vers sa perte

Sa beauté perdue

Gisait seule et vaincue

Sur la neige en deuil

Lui formant froid linceul

Petite feuille d’érable

Abandonnée et misérable

Après avoir tant lutté

Et contre le sort résisté

Se laissait par vent emporter

Vers l’éternité bleutée

Vers ce beau paradis blanc

Où n’existent plus aucun tourment


La neige en deuil ..

Hiver

Il fait triste temps

D’un hiver épuisant

A travers le rideau

Embué de mes yeux

Derrière le carreau

Par des larmes emperlé

Je vois se dessiner

De vives touches colorées

Chaudes et bigarrées

Belles fleurs du bonheur

Promesse d’un printemps

S’en venant doucement .


Quand refleurissent les bourgeons

Lorsque tu n'as plus vraiment de sourire raison

Voyant que des êtres innocents sont en prison

Pour au nom de la liberté avoir décrit la vérité

Quand par crainte et égoïsme le monde se tait

Alors le doux chant du rossignol rompt le silence

Réclamant avec insistance pour eux indulgence

Lorsque tu ne peux que maudire ce monde si triste

Où l’argent et la cupidité sont les divinités admirées

Quand l’amour et le respect sont niés et moqués

Par des menteurs et des individus bien sinistres

Alors le doux chant du rossignol rompt le silence

Demandant à la voûte céleste sa reconnaissance

Lorsque tu n'as plus raison de croire ni d’espérer

Le retour de celui qui bien trop loin s'en est allé

Arrachant les liens qu'il avait tissés lui- même

Piétinant la couronne tressée de ses " je t'aime"

Alors le chant du rossignol se fait plus doux encore

Evoquant le bourgeon qui refleurit sur l’arbre mort.


Le temps

 

Temps suspendu en vain

Temps d’un divin matin

Temps du petit jaloux

Temps du profond dégoût

Temps du tout pourri

Temps de triste pluie

Temps frais d’automne

Temps si monotone

Temps de dur hiver

Temps de grande misère

Temps si joli

Temps du printemps fleuri

Temps de bel été

Temps ensoleillé

Temps si précieux

Temps des amoureux

Temps des amants

Temps des tourments

Temps éphémère

Temps des primevères

Temps de la passion

Temps de toutes saisons

Temps de la joie

Temps passé avec toi

Temps bien trop court

Que celui de l’amour.