Il était une fois ...

Petite mésange bleue

Sur l’arbre perchée

Frigorifiée et affamée

N’en pouvant plus

Lança un jour désespérée

Dans l’indifférence aux cieux

Qui se taisaient capricieux

Un dernier appel mélodieux

Déchirantes notes en buée

En délicats volutes bleutés

Monta vers la voûte ouatée

Dieu là - haut entendit sa requête

L’ultime chant de la pauvrette

Emu par cette détresse et conquis

Un inattendu redoux lui promit

Pour les tous prochains matins

Intimant au ciel de cesser

De lui causer grand chagrin

D’inutilement la tourmenter

C’est ainsi qu’au printemps

Aux premiers bourgeons

Vous verrez avec passion

Petite mésange chanter gaiement .


L’inaccessible étoile

Le vieil arbre se penchait 

Sur le miroir argenté 
Que de sa branche il caressait 
L’âme triste et désabusée 

 

Alors dans ce temps divin 
Soudain se sentant renaître 
Il vit une étoile apparaître 
Et dans le feuillu scintiller 

 

L’arbre étonné 
Écoutait enchanté
L’eau lui murmurer 
Douce et jolie mélopée 

 

Parlant d’oublier tracas et chagrin 
Que le silence dans clair matin  
N’est jamais triste absence 
Mais au contraire présence 

 

L’arbre où brillait en silence 
Une étoile d’espérance 
Se sentait rajeunir, embellir 
Et se reprenait à sourire 

 

L’eau continuait à lui raconter 
L’histoire d’une présence invisible 
Mais si évidente et tangible 
L’incitant à cultiver fleurs de sérénité 

 

L’arbre extatique écoutait 
L’onde lui chuchoter 
Que toujours garder espoir 
Est le premier des devoirs 

 

Que toujours sourit la vie 
A celui qui sait faire oubli
Des désagréments d’hier
Et de son lot de misères 

 

L’arbre décoré de l’étoile de vie 
Se sentait tout ragaillardi 
Comprenant que rien ne finit 
Que celui qui aime, aime à l’envi 

 

Qu’est douceur dans l’attente 
Quand un visage vous hante 
Et que souvent sur l’eau bleutée  
Se dessinent deux yeux d’or pailletés 

 

L’arbre étoilé riait rasséréné
Il était bien âgé mais portait beau 
Plus que le vantard de bouleau 
Assuré de vivre encore belles années 

 

Où il verrait se refléter chère ombre
Dans l’eau éclairant fond sombre 
Ce bonheur en rêve tant caressé 

 


Les amants de la forêt - conte d’avant Noël

L'altière forêt jalouse avait bien tenté de les séparer.

Comment osaient - ils ces gueux à son insu s'aimer ?

Le rusé renard à leurs pieds avait creusé un tunnel

Le trapu sanglier leurs troncs enlacés avait séparés

Mais les amoureux implorèrent la clémence du ciel

Réclamant de pouvoir échanger un dernier baiser

L’altière forêt jalouse avait bien tenté de les séparer

Comment ces deux- là osaient - il à son insu s'aimer ?

Dames tempête et pluie torrentielle furent appelées en renfort

Bravant orages et vents violents nos deux amants de lutter

Et rien n'y fit ni effrayante bourrasque ni éléments déchaînés

Ils joignirent mains et s’enlacèrent dans un ultime effort

L'altière forêt jalouse et ses sujets s'étaient ligués pour les séparer

Comment ces deux - là osaient - ils à l’insu de tous s'aimer ?

Mais il existe un Dieu clément pour qui s'aiment vraiment

Qui ordonna au temps de se faire plus doux et clément

Il fit déposer sur sarments vers lui en ultime prière tendus

Fin rideau de vert feuillage que caressa soleil enfin revenu

L'altière forêt dut s'incliner et laisser les amants vivre en paix

Tandis que les oiseaux de leurs chants saluaient leur hyménée.


La barque

La barque et son ombre doucement

Tels fantômes glissaient sur gris océan

Alentour voletaient des oiseaux apeurés

Qui aux cieux piaillant aide réclamaient

Épouvantés par ce trop profond silence...

Ainsi est pour celui qui reste toute absence

Cette barque abandonnée glissant sans bruit

Sur le sombre océan de souvenirs heureux enfuis

Tandis que montent vers les ténébreux cieux

Les cris épouvantés d'oiseaux fuyant peureux

Alors là - haut s’allume une très douce clarté

Afin d’apaiser et consoler coeurs abandonnés.